IAHS2022-591
https://doi.org/10.5194/iahs2022-591
IAHS-AISH Scientific Assembly 2022
© Author(s) 2022. This work is distributed under
the Creative Commons Attribution 4.0 License.

Le rôle hydrologique de l’intensification de l’agriculture dans le Fouta Djalon

Luc Descroix, Sylvie Paméla Manga, Safietou Soumaré, El Hadj Kourahoye Diallo, Fatoumata Binta Diallo, Mamadou Sow, Yaya Sakho, Ababacar Fall, and Amadou Hamath Dia
Luc Descroix et al.
  • IRD, UMR PALOC, PAris, France (luc.descroix@ird.fr)

Le Fouta Djallon est considéré comme le « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest. La plupart des grands cours d’eau d’Afrique de l’Ouest y prennent leur source. Les eaux provenant de ce massif constituent l’essentiel du débit des grands cours d’eau apportant de l’eau douce à la bande sahélo-soudanienne, en particulier, d’ouest en est, la Gambie, le Sénégal et le Niger.

Ces hauts plateaux sont aussi une région très peuplée, et ce depuis plusieurs siècles, ayant été un foyer culturel et religieux en lien avec les grands royaumes peuls qui ont dominé la sous-région jusqu’à l’arrivée des colons européens au 19ème siècle.

De ce fait, les zones rurales (l’essentiel du paysage) de la partie la plus haute du massif, la plus haute et la plus densément occupée, est caractérisée par un paysage construit, très végétalisé malgré l’absence quasi-totale de forêts primaires. Les haies, les bosquets, les forêts galeries, les forêts secondaires, les arbres nombreux autour des concessions, en bordure des routes, autour et dans les champs, constituent une partie riche et dynamique de l’agrosystème, avec des activités très variées de polyculture/élevage et foresterie. 

Une des formes les plus construites et intenses de paysage agraire typique de ce château d’eau est la « tapade » un jardin de case très intensif et fermé, protégé du bétail par des haies de pierres renforcées de haies vives, et caractérisée par un étagement des espèces cultivées, des racines (manioc, igname, arachides et, de plus en plus, pommes de terre) aux arbres fruitiers (papayers, manguiers, agrumes, etc) en passant par des arbustes utiles tels que le caféier.

Ces activités intensives pratiquées sur des sols construits très riches en matière organique et de structure aérée, ont des rendements élevés et une très forte perméabilité et capacité de rétention en eau, ce qui constitue sans conteste un apport des habitants de ce massif à la pérennisation du château d’eau en tant que tel !

 

How to cite: Descroix, L., Manga, S. P., Soumaré, S., Diallo, E. H. K., Diallo, F. B., Sow, M., Sakho, Y., Fall, A., and Dia, A. H.: Le rôle hydrologique de l’intensification de l’agriculture dans le Fouta Djalon, IAHS-AISH Scientific Assembly 2022, Montpellier, France, 29 May–3 Jun 2022, IAHS2022-591, https://doi.org/10.5194/iahs2022-591, 2022.