Le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest est-il hydrologiquement résilient ?

Le Fouta Djallon est considéré comme le « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest. La plupart des grands cours d’eau d’Afrique de l’Ouest y prennent leur source. Les eaux provenant de ce massif constituent l’essentiel du débit des grands cours d’eau apportant de l’eau douce à la bande sahélo-soudanienne, en particulier, d’ouest en est, la Gambie, le Sénégal et le Niger.

Ce massif est caractérisé par une forte hydraulicité. Ceci est lié avant tout à une forte pluviométrie, à des pentes appréciables et à une lithologie peu perméable. Les roches sont en effet peu poreuses, ce qui s’oppose grandement à la nation de « château d’eau ». de fait, les réserves sont faibles, et essentiellement liées à la présence de 8000 petites zones humides qui stockent des volumes d’eau permettant de garantir des écoulements faibles en fin de saison sèche, mais pérennes sur de nombreux cours d’eau.

La couverture végétale du Fouta Djalon n’est pas très dense, du fait d’une lithologie peu propice. Mais elle ne montre pas, ni sur le court ni sur le long terme de signes de dégradation pouvant menacer sa résilience.

Après la période hyper humide 1950-1967 et la longue sécheresse de 1968 à 1993, la pluviométrie annuelle est en croissance au point de dépasser, dans de nombreuses régions d’Afrique de l’Ouest, la moyenne de long terme. Mais les débits mettent du temps à rejoindre ceux de la période antérieure à la phase hyper humide, du fait de la reconstitution des stocks d’eau suite à leur vidange progressive durant la phase sèche où elles ont longtemps soutenu les étiages.

Cette recherche vise à déterminer les conditions de la résilience hydrologique du massif du Fouta Djalon, source majeure d’alimentation en eau douce de la bande sahélo-soudanienne.